Commune de L'Herm

Ariège Pyrénées

Commune de L'Herm

Discours du maire de L'Herm pour la commémoration du 11 novembre

Article publié le 12/11/2022

Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
Dans l’histoire de France, la première guerre mondiale de 14/18 est surnommée la Grande Guerre.
Pourtant, plus les années passent, plus cette guerre s’amenuise à nos yeux et s’évapore dans les brumes de l’oubli pour devenir le lointain souvenir de cohortes de fantômes de pierre et de boue.
Les cérémonies annuelles deviennent de monotones litanies, devenues impersonnelles, exemptes d’émotions, de rapides hommages et l’énumération de noms figés, happés par la gueule béante et insatiable du temps qui passe. Mais, qui sait encore aujourd’hui ce qu’est la guerre, son odeur de poudre et de sang mêlé, son cri funèbre mariant, dans un cérémonial meurtrier, les bruits sourds des canons déchirés par les plaintes des mourants et les rafales des mitrailleuses ?
Mais, qui sait encore aujourd’hui ce qu’est la guerre, avec cette peur qui vous déchire les tripes, avec la certitude de mourir, dans une seconde, une heure, un jour, dans un mois, sans sursis et sans pitié, comme le ressentirent les poilus avant l’attaque des lignes ennemies.
Nous ne pouvons remonter le temps pour venir au secours de nos poilus. Nous ne pouvons tremper nos pieds dans la boue des tranchées pour connaître ce qu’ils endurèrent pendant de longs mois.
Nous ne pouvons greloter de froid et de peur, serrer nos cœurs et notre âme, battant la chamade, pour ressentir l’espace d’un instant la terrible réalité de ces soldats Français et Alliés, nos aïeuls confrontés à l’appétit insatiable de la mort.
Mais si nous fermons les yeux, nous ne voyons pas arriver la tragédie qui se profile sur notre continent. Mais aussi sur notre planète ou des crispations tout aussi dangereuses voient le jour.
Cette notion essentielle de patrie, qui élève l’esprit et le courage au prix de toute l’abnégation qu’un homme peut supporter, nos anciens, en nous le remémorant chaque année, restent à jamais nos maîtres et nos inspirateurs. Chaque année, c’est un rendez-vous avec nos chers disparus, pour qu’ils nous rappellent nos devoirs.
Saurons-nous encore regarder, sans baisser les yeux, comme l’on fait nos pères, l’ennemi quel qu’il soit et lutter contre la soumission qu’il voudrait nous imposer ?
Saurons-nous sortir de nos tranchées protectrices pour courir, sans faiblir et sans faillir, vers un avenir d’une réalité de vie frustre et inexpiable ? Nos chers disparus, dont le visage s’estompe dans les brouillards de la mémoire, nous regardent encore avec amour et compassion, nous suppliant de conserver l’idée de leur sacrifice, la force de leur courage, la fierté d’être, par la victoire arrachée par leurs chairs, des citoyens libres et heureux. Le 11 novembre n’est pas une date comme les autres ; elle représente un symbole extraordinairement fort : Par le fait que les hommes peuvent s’unir, quels que soient leur origine et leur rang, pour défendre la patrie, leur pays et leurs familles. Par le fait que nous avons été capables par le passé, de nous dépasser pour des valeurs supérieures à nous-mêmes. Par le fait que, chaque 11 novembre, nous venons boire à la coupe de nos anciens, la force, le courage et la ténacité qu’ils démontrèrent à maintes reprises pendant les quatre années de cette grande guerre. Saluons leur détermination, leur obstination à vouloir le meilleur pour leurs descendants, et l’espoir qu’ils portaient en eux que leur sacrifice n’était pas vain.
Le 11 novembre 1918 fût pour nos anciens la fin d’une guerre ignominieuse et l’arrêt de leurs souffrances. Le 11 novembre 1918 a été, dès lors, pour nous le début de mémoire pour nos aînés et de transmission des valeurs patriotiques, républicaines et démocratiques qui ont fait la France telle que nos pairs la désiraient. Et pour conclure je reprendrais modestement les propos du Général Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération : « Vous les jeunes n’apprenez pas l’histoire par cœur, mais avec le cœur. »
Je vous remercie.